La Fondation d’entreprise VINCI Autoroutes pour une conduite responsable et l’institut d’études Ipsos publient les résultats du 6e Baromètre de la conduite responsable, à la veille des départs en vacances d’hiver de la zone C. Cette étude dresse chaque année un état des lieux des habitudes de conduite et de leur évolution, et se penche cette année sur les différences de comportements dans les nouvelles régions françaises.
68 % des Français sont conscients que le nombre de victimes sur la route a augmenté en 2015. Ces mauvais résultats semblent avoir entamé leur optimisme. Après deux ans de hausse de la mortalité routière, le fatalisme est en forte augmentation : 45 % des Français (en progression de 6 points par rapport à l’année dernière et de 12 points par rapport à 2014) estiment en effet qu’il sera difficile de faire baisser de façon importante le nombre de personnes tuées sur les routes dans les années à venir.
Dans le même temps, les Français semblent peu disposés à se remettre en cause, tant ils ont une image exemplaire de leurs qualités de conducteurs. Lorsqu’ils décrivent leur attitude au volant, la quasi-totalité (96 %) d’entre eux emploie en effet au moins un adjectif positif. En revanche, lorsqu’ils parlent des autres conducteurs, les Français se montrent nettement moins indulgents, puisqu’ils sont 90 % à citer au moins un adjectif négatif. Les Franciliens, particulièrement critiques envers les personnes qu’ils croisent sur la route, sont également les plus agressifs : 69 % avouent qu’il leur arrive de les injurier, 60% de klaxonner de manière intempestive, 53 % de doubler à droite sur l’autoroute ou encore 19 % de descendre de leur véhicule pour s’expliquer.
Les conducteurs français continuent à s’affranchir largement des règles de sécurité élémentaires : 92 % dépassent de quelques kilomètres/heure la vitesse autorisée, 76 % ne respectent pas les distances de sécurité, 65 % oublient de mettre leur clignotant et 50 % circulent sur la voie du milieu sur autoroute alors que la voie de droite est libre. L’usage des distracteurs au volant continue de croître de façon inquiétante. Plus d’un conducteur sur 4 (26 %) — et 1 sur 2 (51 %) parmi les 25-34 ans — envoient ou lisent des SMS ou des mails en conduisant.
La conversation téléphonique est aussi très ancrée dans les pratiques : 41 % des conducteurs téléphonent avec un système de conversation Bluetooth et un haut-parleur intégré, une pratique certes autorisée par la loi mais tout aussi risquée. Les conversations avec une oreillette, un casque ou des écouteurs perdurent (17 %) et plus d’un conducteur sur 5 (22 %) admet même téléphoner sans kit mains libres.
16 % des conducteurs français admettent qu’il leur arrive de prendre le volant en étant au-dessus de la limite d’alcool autorisée. En moyenne, les Français ne s’interdisent de prendre le volant qu’après 2,5 verres, soit davantage que la limite autorisée. Ce comportement à risque reste deux fois plus courant chez les hommes (22 %) que chez les femmes (11 %).
Le risque de somnolence guette les conducteurs tout au long de l’année, et particulièrement lors des départs en vacances. Alors que 23 % des conducteurs français déclarent dormir 6 h ou moins en semaine lorsqu’ils travaillent, 53 % des conducteurs se couchent plus tard ou se lèvent plus tôt que d’habitude lorsqu’ils partent pour un long trajet, 34 % finissent leurs préparatifs de départ tard dans la soirée et 34 % partent régulièrement de nuit.
Les Français sont d’ailleurs plus nombreux que l’année dernière à déclarer qu’il leur est déjà arrivé de se sentir très fatigués mais de continuer leur route parce qu’ils y étaient contraints (45 %, +2). Ils déclarent par ailleurs plus d’incidents liés à l’hypovigilance. En effet, 30 % (+2) ont déjà eu l’impression de s’être assoupis durant quelques secondes au volant et 25 % (+2) ont déjà empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement.
Certaines bonnes pratiques pour s’en prémunir entrent progressivement dans les mœurs : près de 3 conducteurs sur 4 (74 %) incluent les pauses dans le calcul de leur temps de trajet, plus d’un conducteur sur 2 (56 %) change aujourd’hui de conducteur lors des longs trajets et plus d’un sur 3 (37 %) s’arrête au cours du trajet pour faire une sieste.
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