Les conducteurs européens savent que l’inattention tue mais sont incapables de renoncer aux distracteurs au volant
La Fondation VINCI Autoroutes livre les résultats de l’édition 2017 du Baromètre européen de la conduite responsable. Réalisée par Ipsos auprès de 12 429 Européens dans 11 pays de l’Union européenne, cette vaste enquête dresse un état des lieux des comportements des Européens au volant. Elle permet d’identifier les conduites à risque et les bonnes pratiques pour contribuer à mieux orienter les messages de prévention dans chaque pays.
Alors que l’objectif de la Commission européenne est de diviser par 2 le nombre de personnes tuées entre 2010 et 2020, la mortalité routière en Europe n’a diminué que de 19 % ces 6 dernières années(1). En 2017, plus d’1 Européen sur 2 (51 %) considère qu’il sera difficile de faire baisser significativement le nombre de personnes tuées sur la route. L’espoir de voir le nombre de morts diminuer dans les prochaines années a nettement reculé en Espagne (-9 points par rapport à 2016) et en Pologne (-8 pts). À l’inverse, la confiance des Grecs (+8 pts), des Italiens (+5 pts) et des Belges (+6 pts) a augmenté en 2017 ; ces derniers sont d’ailleurs les plus optimistes d’Europe (62 %).
L’inattention est désormais considérée par les Européens comme la principale cause d’accidents mortels sur les routes, devant la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants : ils sont 57 % (+5 pts), et jusqu’à 75 % aux Pays-Bas, à l’identifier comme telle.
Pourtant, les Européens sont nombreux à continuer de conduire en utilisant leur téléphone, leur smartphone ou en réglant leur GPS. Ces objets du quotidien, dont il semble qu’on ne puisse se séparer même au volant, multiplient les comportements à risque du fait de la distraction qu’ils entraînent(2). Les pratiques peuvent cependant varier significativement selon les pays.
Ainsi, en conduisant, les Européens sont :
80 % des Européens reconnaissent avoir déjà eu peur du comportement agressif d’un autre conducteur, une crainte fortement ressentie en France et en Slovaquie (86 %), mais moins marquée aux Pays-Bas (65 %).
Les Européens se montrent très critiques vis-à-vis de leurs compatriotes. Ils sont 83 % à utiliser au moins un adjectif négatif pour qualifier la conduite des autres : « irresponsables » pour 45 % des Européens (jusqu’à 65 % des Polonais), « stressés » pour 36 % (63 % des Suédois), « agressifs » pour 33 % (jusqu’à 42 % des Britanniques), voire « dangereux » pour 26 % (39 % des Français).
À l’inverse, ils sont plus complaisants dans l’autoévaluation de leur conduite (97 % s’attribuent au moins un qualificatif positif). Les Européens s’estiment avant tout vigilants (74 %, et jusqu’à 80 % en Italie et en Grèce), calmes (54 %, et jusqu’à 66 % aux Pays-Bas) ou encore courtois (jusqu’à 48 % au Royaume-Uni).
Ils sont nettement moins nombreux à se remettre en cause (seuls 14 % d’entre eux usent d’un adjectif négatif pour décrire leur attitude, jusqu’à 18 % des Français). 10 % d’entre eux se reconnaissent toutefois stressés au volant (13 % pour les Français et les Britanniques), voire agressifs (3 %, jusqu’à 5 % pour les Britanniques). Seuls 1 % d’entre eux s’estiment irresponsables ou dangereux au volant.
54 % des Européens, jusqu’à 73 % des Grecs mais 27 % des Suédois reconnaissent qu’il leur arrive d’injurier les autres automobilistes. 46 % des Européens avouent également qu’il leur arrive de klaxonner de manière intempestive face à un conducteur qui les énerve (le recours au klaxon est courant en Espagne, 60 %), de coller délibérément le véhicule du conducteur qui les agace (31 %) ou encore de doubler à droite sur l’autoroute (31 %). Ils sont même 15 % à sortir de leur véhicule pour aller s’expliquer avec l’autre conducteur, une pratique plus forte encore en Pologne (26 %) et en Italie (25 %).
Les Suédois sont perçus comme les meilleurs conducteurs aux yeux des Européens : 38 % d’entre eux estiment qu’ils sont les conducteurs les plus responsables d’Europe ; ce qui se confirme par leur résultat en matière d’accidentalité (27 tués par millions d’habitants, contre 50 pour la moyenne européenne(3)). Ils sont suivis par les Allemands puis par les Néerlandais et les Britanniques en quatrième position de ce classement de la conduite responsable.
À l’inverse, les Italiens sont jugés les conducteurs les moins responsables d’Europe, un sentiment partagé par 27 % des Européens. Ils sont suivis par les Grecs (18 %) et les Polonais (16 %). Les Français occupent la quatrième position ex aequo avec les Espagnols (8 %). Ces cinq derniers placent d’ailleurs leur propre pays en tête du classement des conducteurs les moins responsables.
Respect de la vitesse autorisée : 89 % des Européens, et jusqu’à 93 % des Suédois, admettent dépasser de quelques kilomètres/heure les limitations de vitesse, alors qu’ils sont 42 % à considérer la vitesse excessive comme l’une des principales causes de mortalité sur la route (44 % sur autoroute).
Respect des distances de sécurité : 63 % des Européens et même 76 % des Français ne maintiennent pas une distance suffisante avec le véhicule qui les précède.
Usage du clignotant : 55 % des conducteurs européens oublient de signaler aux autres leur dépassement ou leur changement de direction – le non-respect de cette règle indispensable pour une bonne communication entre les conducteurs est particulièrement r épandu en France et en Italie (60 %).
Circulation sur autoroute : 54 % des Européens indiquent qu’il leur arrive de conduire sur la voie du milieu alors que celle de droite est libre et plus d’1 conducteur sur 10 (11 %) circule sur la bande d’arrêt d’urgence alors que celle-ci est exclusivement réservée à l’arrêt d’urgence et au passage des secours.
Respect des vitesses dans les zones de travaux : 53 % des conducteurs européens oublient de ralentir à proximité d’une zone de travaux (jusqu’à 65 % en Belgique), en dépit du risque que cela peut entraîner pour le personnel qui y intervient.
Port de la ceinture de sécurité : 21 % des Européens conduisent encore en oubliant d’attacher leur ceinture. Même si les Français sont les meilleurs élèves en la matière, ils restent cependant plus d’1 sur 10 à le faire(4). Les Grecs sont les moins responsables sur ce point (47 %).
Alcool au volant : 11 % des conducteurs européens déclarent qu’il leur arrive de prendre le volant en étant au-dessus de la limite autorisée. Une pratique plus fréquente en Grèce (28 %), Belgique (26 %) et France (17 %), mais nettement moins en Suède et Slovaquie (3 %), Royaume-Uni et Pologne (4 %). Ces comportements sont confirmés par les déclarations des conducteurs lorsqu’on les interroge sur le nombre de verres au-delà duquel ils s’interdisent de conduire : 2 verres en moyenne pour les Européens, mais 2,8 pour les Grecs, 2,7 pour les Belges et 2,5 pour les Français, contre 1,2 pour les Suédois, 1,3 pour les Polonais et les Slovaques, et 1,5 pour les Britanniques.
Stupéfiants : 2 % des Européens admettent avoir conduit en ayant fumé du cannabis, mais cette pratique concerne 5,2 % des hommes de moins de 35 ans.
38 % des Européens identifient la somnolence comme l’une des principales causes d’accidents mortels sur les autoroutes, et 8 % sur les routes en général. En France, la somnolence est même citée le plus souvent comme cause d’accidents mortels sur autoroute (53 %). Cela dénote la bonne sensibilisation des Français sur le sujet puisqu’elle est effectivement le premier facteur d’accidents mortels sur autoroute(5). Les Européens sont 25 % à avoir déjà eu l’impression de s’être assoupis durant quelques secondes au volant, jusqu’à 33 % en France. Ils sont 14 % à avoir empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement, une proportion qui atteint 25 % en
France. Pour autant, ils sont 41 % à reconnaître s’être déjà sentis très fatigués mais à avoir tout de même pris le volant parce qu’ils y étaient contraints (jusqu’à 51 % en Allemagne).
Alors qu’ils sont 71 % à considérer qu’il ne faut pas conduire en étant fatigué, ils sont encore trop nombreux à prendre le volant dans cet état (36 %). Ils souffrent d’un déficit de sommeil chronique (18 % des Européens dorment 6 heures ou moins en semaine alors que leur durée de sommeil, sans contrainte et conforme à leur besoin, est plus longue le week-end et en
vacances) qui peut être renforcé, notamment à la veille de longs trajets en voiture (81 % se couchent plus tard ou se lèvent plus tôt que d’habitude et 76 % finissent leurs préparatifs la veille du départ jusque tard dans la soirée). À cela s’ajoutent des temps de conduite encore trop longs, avec une pause en moyenne après 3h14 de conduite, 8 minutes de plus qu’en 2016, jusqu’à 4h02 pour les Polonais mais 2h46 pour les Pays-Bas et 2h48 pour la France. Seulement 26 % des Européens respectent la recommandation d’une pause toutes les 2h.
Bien que les idées reçues sur les moyens de lutter contre la somnolence au volant aient la vie dure (81 % des Européens pensent pouvoir résister au sommeil en discutant avec un autre passager, 61 % en écoutant de la musique ou la radio et 59 % en ouvrant la fenêtre), les bons réflexes lors des longs trajets doivent être salués. Ainsi :
La sieste lors des pauses est pratiquée par 60 % des Européens (+4 pts par rapport à 2016) et jusqu’à 84 % des Belges ;
84 % des Européens (jusqu’à 94 % des Grecs) programment leurs horaires de départs en fonction des heures où ils sont le moins fatigués ;
73 % des conducteurs européens changent de conducteur au cours du trajet (+3 pts), et jusqu’à 79 % en Suède.
C’est pourquoi, en cette veille de départ en vacances de printemps, la Fondation VINCI Autoroutes pour une conduite responsable rappelle quelques conseils simples pour limiter les risques de somnolence au volant, qui demeure la première cause d’accidents mortels sur autoroute :
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