01 juillet 2020
1 conducteur français sur 5 admet ne plus être la même personne lorsqu’il est au volant !
À la veille des premiers longs trajets liés aux départs en vacances, la Fondation VINCI Autoroutes pour une conduite responsable publie les résultats du Baromètre 2020 de la conduite responsable. Réalisée par Ipsos auprès de 12 400 personnes dans 11 pays européens, cette vaste enquête dresse un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant. Elle permet de suivre l’évolution des conduites à risque et des bonnes pratiques pour contribuer à mieux orienter les messages de prévention en France et dans les autres pays européens.
La tendance des conducteurs à se sentir ”dans leur bulle” lorsqu’ils sont au volant leur fait oublier la dimension collective de la conduite et par là même les conséquences de leur comportement sur les autres. À la veille des départs en vacances, le stress généré par les longs trajets dans un trafic dense – a fortiori dans le contexte anxiogène de la crise sanitaire – doit amener chacun à adopter une conduite responsable et apaisée, pour contribuer à la sécurité et à la sérénité de tous sur les routes.
Bernadette Moreau
Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes
Interrogés pour la première fois sur leur état d’esprit lorsqu’ils sont au volant, un certain nombre de conducteurs ont conscience que la voiture influe négativement sur leur comportement. Ainsi, 1 conducteur français sur 5 (20 % et 24 % des conducteurs d’Ile-de-France ; 16 % des Européens) admet ne plus être vraiment la même personne lorsqu’il est au volant et s’estime plus nerveux, impulsif ou agressif que dans la vie quotidienne.
La conduite semble également créer une distance par rapport à autrui et à son environnement puisque 17 % des conducteurs français (1 sur 4 parmi les moins de 35 ans ; et 19 % des Européens) déclarent « être dans leur bulle » lorsqu’ils sont au volant et faire moins attention aux autres. Plus d’1 Français sur 10 (12 % ; et 14 % des Européens) vont jusqu’à déclarer que sur la route « c’est chacun pour soi » …
La grande majorité des Français se montre très indulgente envers sa propre conduite, mais nettement moins envers celle des autres. Ainsi, 96 % des conducteurs français (97 % des Européens) citent au moins un adjectif positif pour se décrire au volant alors qu’ils sont 89 % (+ 4 points en 1 an ; 83 % des Européens) à citer au moins un adjectif négatif pour décrire le comportement des autres. Les conducteurs s’estiment avant tout vigilants (76 % des Français et des Européens), calmes (50 % des Français et 59 % des Européens) et courtois (respectivement 29 % et 28 %). À l’inverse, ils n’hésitent pas à qualifier la conduite des autres d’irresponsable (45 % des Français et des Européens), de dangereuse (40 % des Français et 28 % des Européens), de stressée (respectivement 35 % et 38 %) et d’agressive (33 %, +5 points en France ; et 29 % pour les Européens).
Pourtant, la prévalence des incivilités sur les routes françaises et européennes interroge sur la complaisance qui prévaut chez les conducteurs à l’égard d’eux-mêmes :
Ces incivilités génèrent un climat de fortes tensions sur la route, dans lequel 87 % des conducteurs français (84 % à l’échelle européenne) avouent avoir déjà eu peur du comportement agressif d’un autre conducteur, bien qu’ils ne soient que 6 % à se définir comme agressifs lorsqu’ils conduisent (3 % des Européens) …
Contrairement à leurs homologues européens, les conducteurs français sont conscients que la somnolence tue sur autoroute : 39 % des Français la placent en 1re position des principales causes d’accidents mortels (contre 20 % des Européens). Ils sont 16 % en France (+ 3 points ; et 13 % en Europe) à avoir déjà eu, ou failli avoir, un accident en raison d’un assoupissement. Par ailleurs, 34 % des Français déclarent avoir déjà eu l’impression de s’être assoupis durant quelques secondes au volant (27 % des Européens) et 28 % à avoir déjà empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté de la route à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement (18 % des Européens).
En contradiction avec ce constat, 28 % des conducteurs français (+5 points) et européens, estiment qu’il est possible de continuer à conduire même en état de fatigue. Résultat en baisse par rapport à l’année dernière, mais toujours très inquiétant, 38 % des conducteurs français (- 5 points ; et 39 % des Européens, - 4 points) déclarent conduire aussi bien ou même mieux lorsqu’ils sont fatigués (un chiffre qui atteint même 45 % parmi les conducteurs franciliens !).
Cette contradiction entre conscience et sous-estimation du risque se traduit par des prises de risque, toujours trop importantes, notamment à l’occasion des longs trajets.
Ainsi,
Ces pratiques sont d’autant plus dangereuses que les recommandations portant sur la fréquence des pauses (toutes les 2 heures) ne sont pas respectées : les Français conduisent en moyenne 2h52 avant de s’arrêter (3h06 pour les Européens). Globalement, cette durée se réduit en Europe (- 13 min) à l’exception de la France (+ 3 min).
Quelques bons réflexes méritent d’être encouragés :
Les conducteurs sont bien conscients des dangers de l’inattention : 46 % des Français (et 53 % des Européens) l’identifient parmi les principales causes d’accidents mortels sur les routes en général. Ils sont d’ailleurs 1 sur 10 en France (et 11 % en Europe) à avoir déjà eu, ou failli avoir, un accident à cause de l’utilisation du téléphone au volant.
Pourtant, ils ne parviennent pas à se défaire de ces comportements particulièrement dangereux liés aux distracteurs :
Près de 70 % des conducteurs français se déclarent stressés par un long trajet avec un trafic dense (dont 44 % très stressés ; 60 % des Européens dont 35 % très stressés) alors qu’ils ne sont que 14 % à l’être pour leurs trajets domicile- travail en voiture (18 % pour les Européens).
Cet état vient s’ajouter à un certain nombre d’infractions ou de prises de risques délibérées, incompatibles avec une conduite apaisée et sûre. Ainsi,
Depuis le début de l’année, pourtant marquée par la pause des déplacements liée au confinement, 48 véhicules d’intervention ont déjà été percutés sur l’ensemble du réseau autoroutier concédé français, (25 sur le seul réseau VINCI Autoroutes).
De nombreux comportements dangereux ont pour conséquence de mettre en danger les hommes et femmes qui interviennent sur les routes et autoroutes, qu’ils soient patrouilleurs, intervenants sur des chantiers, pompiers, gendarmes ou dépanneurs. Ainsi, 72 % des conducteurs français (61 % des Européens) ne respectent pas les distances de sécurité - condition pourtant indispensable pour préserver une bonne visibilité sur la route - et plus d’1 sur 2 (55 % et presque 2 conducteurs franciliens sur 3 ; 54 % des Européens) oublient de ralentir à l’approche d’une zone de travaux. Des comportements auxquels il est urgent de mettre fin, alors que 146 véhicules d’intervention ont été heurtés et 17 intervenants ont été blessés en 2019 sur l’ensemble du réseau autoroutier concédé.
En France, la règle du « corridor de sécurité » a été intégrée au code de la route en septembre 2018. Sanctionnée par une amende forfaitaire de 135 € et une perte de points selon l’infraction, elle vise à mieux protéger le personnel lorsqu’il intervient sur une route, une voie rapide ou une autoroute. C’est une barrière virtuelle que les conducteurs doivent respecter pour s’éloigner au maximum des intervenants et leur assurer un périmètre de protection. Pourtant, près de deux ans après son entrée en vigueur, plus d’1 conducteur français sur 4 (27 %) ne connaît toujours pas cette nouvelle règle ; une proportion légèrement inférieure (24 %) chez les détenteurs du permis de conduire depuis moins de 3 ans. Au global, c’est plus de 7 conducteurs sur 10 (73 % ; et jusqu’à 8 conducteurs franciliens sur 10) qui admettent ne pas la respecter systématiquement.
Interrogés sur les principales causes d’accidents impliquant le personnel d’intervention sur autoroute, les conducteurs français citent en premier lieu la vitesse (67 % ; 63 % pour les Européens), suivie de près par l’inattention au volant (64 % ; 66 % des Européens la placent en 1re position) puis le non-respect des distances de sécurité (52 % et 51 % pour les Européens).
La somnolence au volant n’est mentionnée qu’en 4e position, par seulement 10 % des Français interrogés (et 11 % des Européens), alors que, cumulée avec l’inattention, elle est à l’origine de 65 % de ce type d’accidents.
Par ailleurs, bien que visiblement conscients du danger des distracteurs, les Français sont très nombreux (74 %) à admettre qu’il leur arrive de ne pas regarder la route pendant plus de 2 secondes lorsqu’ils conduisent (78 % des Européens), alors même qu’à 130 km/h, ils vont parcourir au moins 78 m pendant ce laps de temps.
À noter que le manque de visibilité des véhicules d’intervention est cité en dernier, par seulement 7 % des conducteurs français (10 % des Européens) ; un résultat peu étonnant puisque toute intervention s’accompagne d’un dispositif de signalisation très visible de loin (gyrophares, flèches lumineuses sur le toit des fourgons...) … pour autant que l’attention du conducteur se porte sur la route…
Le respect de la règle du corridor de sécurité est essentiel pour préserver la sécurité des personnels et des usagers se trouvant à proximité d’un véhicule ou d’un fourgon immobilisé. Pour être bien appliquée, cette pratique nécessite notamment que les conducteurs éliminent toute source de distraction dans l’habitacle et conservent un bon niveau d’éveil. Cette attention à la route et à son environnement est indispensable pour détecter suffisamment en amont les dispositifs de signalisation des véhicules d’intervention, visibles de loin, et avoir le temps d’adapter sa conduite pour s’écarter à leur approche.
Bernadette Moreau
Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes
Pour prévenir les risques de somnolence et d’inattention au volant, qui demeurent les premières causes d’accidents mortels sur autoroute et pour préserver la sécurité du personnel intervenant sur autoroute :
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