Traitement des cauchemars chroniques d'origine traumatique : une étude valide l'efficacité d'une thérapie à distance

Menée auprès d’une cohorte de 48 personnes présentant des cauchemars chroniques - dont 33 pour lesquelles ces cauchemars étaient d’origine traumatique suite à un accident de la route, un abus dans l’enfance ou une agression sexuelle - cette étude a eu pour objectif de tester, auprès d’une population adulte francophone, la faisabilité et l’efficacité à distance de la méthode dite « IRT » pour réduire les cauchemars et autres symptômes liés aux états de stress post-traumatiques (eux-mêmes à l’origine de sévères troubles du sommeil).

Le traitement, d’une durée moyenne de 3 mois, a consisté en 4 sessions d’entraînement incluant des vidéos pédagogiques et des exercices à pratiquer à la maison, ainsi que 4 visio-consultations en face-à-face avec un psychologue. Pour l’évaluation, les participants ont renseigné quotidiennement leur agenda des rêves et ont été également suivis cliniquement via des questionnaires permettant de mesurer leur état onirique, traumatique, psychologique et la qualité de leur sommeil à 3 moments clés : avant le traitement, juste après et 6 mois plus tard.

Les résultats, très encourageants, soulignent une amélioration de l’ensemble des paramètres observés. Ainsi, 6 mois après la thérapie, 70% des participants sont considérés comme guéris (avec une fréquence de cauchemars désormais inférieure à 3 mois). Quelle que soit l’origine de leurs cauchemars, le niveau de détresse associée aux cauchemars diminue également de 60%. Les patients bénéficient d’une meilleure qualité de leur sommeil ainsi que d’une baisse du nombre d’insomnies, allant même jusqu’à leur totale disparition pour 33% des patients qui en souffraient. De même, ceux-ci notent une diminution du sentiment dépressif et un meilleur contrôle de leur vie.

Par ailleurs, les patients qui présentaient un état de stress post-traumatique sévère, témoignent d’une réduction de 25% en moyenne de leurs autres symptômes traumatiques à la fin du traitement : flashbacks, dissociation, évitements, stress physique…. La moitié d’entre eux atteignent même un niveau considéré comme sous-pathologique.

Alors qu’environ 5% des adultes, soit près de 2,5 millions de Français, souffrent de cauchemars chroniques (au moins 1 par semaine), les résultats de cette étude permettent d’envisager que toute personne, quel que soit son lieu de résidence, ait accès à ces soins depuis son domicile sans se déplacer. Pour cette étude, le dispositif à distance a permis de faire participer des personnes résidant dans 28 départements différents et d’assurer la continuité de la prise en charge pour 5 participants qui ont déménagé en France ou dans d’autres pays.