Conférence sur la mobilité durable : 1er Baromètre marocain de la conduite responsable

Réalisé par Ipsos pour la Fondation VINCI Autoroutes depuis 2011 en France et 2013 en Europe, le Baromètre de la conduite responsable constitue un outil d’information essentiel pour connaître les comportements des conducteurs, identifier les conduites à risques et mieux orienter les messages de prévention. Le partage des résultats entre les différents pays concernés permet un échange d’expériences et de bonnes pratiques particulièrement fructueux. Dans le prolongement de cette démarche et dans la perspective d’actions communes avec les acteurs de la sécurité routière au Maroc, la Fondation VINCI Autoroutes a fait réaliser par Ipsos le 1er Baromètre marocain de la conduite responsable à l’automne 2018. Les principaux résultats de cette enquête inédite sont révélés à l’occasion de la 3e édition de la Conférence internationale sur la mobilité durable.

Quelles perceptions les Marocains ont-ils de leur propre conduite et de celle des autres ? Ont-ils des comportements apaisés sur les routes ? Quel usage font-ils des outils connectés en conduisant ? Comment préviennent-ils le risque de somnolence au volant ? Plus de 1 000 conducteurs marocains ont été interrogés par IPSOS sur leurs comportements au volant.

Comme les conducteurs européens, les Marocains font preuve d’une large autosatisfaction au volant : 97% emploient au moins un adjectif positif pour se décrire. Ils s’estiment très majoritairement vigilants (83%) et calmes (71%). Ils sont en revanche très peu nombreux à s’estimer agressifs (1%) ou dangereux (0%). Inversement, lorsqu’ils jugent le comportement des autres, les conducteurs marocains se montrent moins indulgents puisque 2 sur 3 (66%) citent au moins un adjectif négatif pour qualifier leur conduite : 38% les jugent agressifs, 36% stressés et 26% dangereux.

La grande majorité des conducteurs marocains n’est pas sereine sur la route puisque près de 9 sur 10 (88%) déclarent qu’il leur arrive d’avoir peur du comportement agressif d’un autre conducteur. Un sentiment probablement provoqué par les nombreuses incivilités commises sur les routes (cf. infographie ci-contre) et renforcé par les infractions au code de la route et par certaines pratiques dangereuses :

• 56% des conducteurs marocains dépassent la limitation de vitesse indiquée, bien qu’ils considèrent ce risque comme principal facteur d’accidents mortels sur route et autoroute ;
• 38% ne mettent pas leur clignotant pour doubler ou changer de direction, pourtant seul moyen de communication avec les autres conducteurs ;
• 37% ne respectent pas les distances de sécurité ;
• 30% oublient de ralentir à proximité d’une zone de travaux, pouvant ainsi mettre en danger le personnel d’intervention ;
• 25% n’attachent pas toujours leur ceinture de sécurité ;
• 8% prennent des libertés avec la signalisation (feux rouges, stop, sens interdits, etc.).

Si l’inattention n’est placée qu’au 4 e rang des causes d’accidents mortels sur route et autoroute par les Marocains, l’utilisation de distracteurs en conduisant est pourtant très répandue. Ainsi :

• 57% des conducteurs admettent téléphoner avec un kit mains libres ou un système Bluetooth, alors même que cette pratique a des effets délétère sur la vigilance ;
• 35% utilisent leur téléphone tenu en main ;
• 25% manipulent leur GPS ou une application de navigation ;
• 18% envoient et/ou lisent des SMS ou des e-mails.

39% des conducteurs marocains placent la somnolence au 2e rang des principales causes d’accidents mortels sur autoroute, après la vitesse excessive (77%). Pourtant, plus d’1 conducteur marocain sur 4 (28%) dort 6h ou moins en semaine, c’est-à-dire 1 heure de moins que la recommandation des spécialistes du sommeil (7h à 8h de sommeil par nuit). A cette dette chronique de sommeil, peut s’ajouter une dette ponctuelle puisque 59% déclarent se coucher plus tard ou se lever plus tôt que d’habitude avant un long trajet et 71% partent de nuit. D’ailleurs, plus d’1 sur 2 (55%) reconnaît qu’il lui arrive de prendre la route alors qu’il se sent très fatigué.

A cela s’ajoute des temps de conduite trop longs avant de marquer une pause lors des grands trajets : 3h26 en moyenne. Seulement 5 % des Marocains respectent la recommandation des experts d’une pause toutes les 2 heures pour rester vigilant et éviter les risques d’endormissement au volant.

Ces habitudes ont des conséquences directes sur la sécurité des conducteurs puisque 28% déclarent avoir déjà eu l’impression de s’être assoupi quelques secondes pendant qu’ils conduisaient et près d’1 sur 4 (23%) a déjà empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté de la route à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement.

Deux bonnes pratiques sont en revanche à saluer :

• La sieste, adoptée par une très large majorité des conducteurs (92%), est reconnue par les spécialistes comme la méthode la plus efficace pour lutter contre le risque de somnolence. Elle doit cependant être associée à des pauses plus fréquentes.
• Le changement de conducteur au cours du trajet (46%) ; une solution à encourager.

Quelques conseils simples pour limiter les risques de somnolence et d'inattention au volant, qui demeurent les premières causes d'accidents mortels sur autoroute : 

•  Faire une nuit complète de sommeil la veille du départ ; - Eviter de partir la nuit (entre 22h et 6h) ;
• Effectuer des pauses régulières tout au long du trajet, au minimum toutes les deux heures ; - S’arrêter sur une aire dès les premiers signes de fatigue et faire une courte sieste ;
• Ne pas hésiter à changer régulièrement de conducteur ;
• Régler son GPS avant le départ ;
• Anticiper, mieux s’organiser et prévenir son entourage que l’on prend le volant et que l’on ne répond pas en conduisant ; Utiliser le téléphone et les applications lorsque le véhicule est à l’arrêt

Méthodologie :

Pour réaliser ce panorama des comportements au volant, l’institut Ipsos a interrogé, du 15 au 29 octobre 2018, par téléphone, 1003 conducteurs marocains (de voiture et/ou de deux-roues motorisé) constituant un échantillon représentatif de la population marocaine âgée de 16 ans et plus (méthode des quotas).

Contacts presse :

• Fadoua Achandair : achandair.fadoua@adm.co.ma / 06 61 60 62 54 
• Ludovica Giobbe : ludovica.giobbe@vae-solis.com / +33 1 53 92 80 19