La Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats de la 3e édition de l’étude sur le « Partage de la route ». Dans le prolongement du Baromètre de la conduite responsable, cette enquête, réalisée par Ipsos, étudie spécifiquement les comportements des Européens confrontés à la cohabitation entre différents modes de déplacement.
Les réponses de 12 400 Européens, dont 2 400 Français, témoignent de la nécessité de sensibiliser toujours plus l’ensemble des usagers au respect d’autrui et des règles, de façon à rendre possible une coexistence harmonieuse sur la route.
Les Français sont 62 % (+3 points vs. 2022) à se déplacer régulièrement à pied, soit 4 points de moins que la moyenne des Européens (66 %), et 13 % (+2 points vs. 2020) à utiliser régulièrement un vélo, soit 9 points de moins que les autres Européens (22 %).
A l’heure du nécessaire développement des modes de déplacement actifs, le partage de la route, et plus largement de l’espace public, requiert une faculté d’adaptation de chacun pour garantir à tous des déplacements sûrs et apaisés. Le manque d’infrastructures adaptées rend plus complexe la cohabitation entre les différents usagers mais ne peut justifier les nombreuses prises de risque et infractions qui exposent particulièrement les plus vulnérables.
Bernadette Moreau
Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes
Une très large majorité d’usagers témoigne d’un climat particulièrement anxiogène sur la route.
Cette inquiétude peut être liée à des comportements à risque de la part d’autres usagers. C’est ce que mentionnent 96 % d’entre eux, et plus particulièrement :
La peur de l’agressivité des conducteurs motorisés est aussi très largement soulignée par l’ensemble des usagers : 88 % des automobilistes, 88 % des motards et 83 % des cyclistes en témoignent.
Alors même que l’utilisation du téléphone est reconnue comme l’une des principales sources de distraction, à l’origine de nombreux accidents, plus de la moitié des automobilistes, des motards et des piétons téléphonent en conduisant ou en marchant :
Le non-respect d’un feu rouge, ou du « petit bonhomme » rouge pour les piétons, peut être fatal pour soi-même et pour les autres usagers de la route - en 2022, en agglomération, les piétons tués l’ont été principalement sur un passage piéton ou à moins de 50 mètres d’un passage protégé (69 %). Pourtant, cette infraction est largement admise à la fois par les conducteurs, les cyclistes et les piétons.
Savoir se mettre à la place de l’autre pour comprendre ses contraintes et sa vulnérabilité est l’un des bénéfices de l’usage de plusieurs modes de déplacement. 54 % des conducteurs utilisent au moins un mode de déplacement autre que la marche —deux-roues motorisé, vélo, trottinette.
Parmi les automobilistes qui utilisent régulièrement le vélo, 41 % estiment qu’ils respectent mieux la signalisation que lorsqu’ils sont en voiture et 74 % considèrent qu’un trajet à bicyclette leur demande de faire plus attention qu’en voiture.
En France, avec quelques différences selon les territoires, la pratique du vélo continue à se développer (+41 % entre 2018 et 2022).
Toutefois, la pratique régulière du vélo est très inférieure à la moyenne européenne (13 % vs. 22%). Les hommes sont plus nombreux que les femmes à circuler régulièrement à vélo (16 % vs. 10 %). En revanche, cette différence entre hommes et femmes s’amoindrit lors d’un usage ponctuel du vélo (40 % vs. 38 %).
Dans les agglomérations de 200 000 habitants et plus, la pratique régulière du vélo est plus importante. (15% vs. 13% pour la moyenne nationale). Les cyclistes réguliers y sont notamment plus nombreux dans les régions Hauts-de-France (18 %), Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Provence-Alpes-Côte d’Azur (17 %).
Le sentiment de sécurité à vélo, qui est un facteur important pour le développement de sa pratique, varie significativement selon les pays. Alors qu’en moyenne, en Europe, 80 % des cyclistes se sentent en sécurité lorsqu’ils se déplacent à vélo, cette proportion passe de 93 % pour les Néerlandais à 60 % pour les Français (soit 33 points de différence !). Ces derniers sont d’ailleurs ceux qui se sentent le moins en sécurité parmi les citoyens des 11 pays observés.
L’accidentalité varie également selon les territoires. Ainsi, la mortalité cycliste a augmenté de 20% par rapport à 2019 en milieu urbain —pour une augmentation de la pratique de 34 %— et de 44 % hors agglomération pour une augmentation de la pratique de 18 %.
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