11 mai 2020
A l’occasion de la phase de déconfinement qui commence ce 11 mai, la Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats d’une enquête sur les français et le partage de la route. Réalisée juste avant le confinement, elle donne des pistes pour adapter les comportements dans un contexte de retour à la mobilité.
Le déconfinement marque un retour à la mobilité pour de nombreux Français qui n’ont pu se déplacer pendant près de 60 jours et s’apprêtent à se recroiser sur les routes. L’application des mesures de distanciation physique et l’inquiétude liée au risque de contamination dans les transports en commun laissent présager un report important vers des modes de déplacements individuels tels que la voiture mais aussi le vélo, la trottinette, l’hoverboard et la marche à pied, en ville notamment.
Consciente des risques exacerbés qui peuvent émerger après une longue période sans conduire et dans un contexte d’augmentation du trafic des modes de transport doux, dont certains usagers sont novices, la Fondation VINCI Autoroutes pour une conduite responsable publie les résultats d’une enquête inédite réalisée par Ipsos sur les Français et le partage de la route.
L’objectif ? Contribuer à un déconfinement le plus paisible possible en prévenant les comportements dangereux susceptibles de créer des tensions et des accidents.
La perspective d’un changement des modes de déplacement pour un certain nombre de Français, notamment dans les grandes villes, peut être une opportunité pour reconsidérer le partage de la route et les comportements associés. En respectant les règles d’usage de l’espace public et en veillant à ne pas retrouver nos comportements dangereux, le retour à la mobilité contribuera à une amélioration de la qualité de vie de chacun d’entre nous en évitant stress et accidents.
Bernadette Moreau
Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes
Alors qu’une augmentation significative de l’usage du vélo est anticipée à l’approche du déconfinement et que le gouvernement et plusieurs grandes agglomérations prennent des mesures pour faciliter cet usage, particulièrement adapté dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, les cyclistes sont largement majoritaires à se sentir vulnérables sur les routes françaises : ainsi 8 sur 10 craignent le comportement agressif des conducteurs motorisés (deux-roues ou voiture) et près de 9 sur 10 (89 %) ont peur des prises de risques des autres usagers de la route, quels qu’ils soient (voitures, bus, camions, deux-roues, piétons, vélos, trottinettes…).
Ce sentiment d’insécurité est partagé exactement dans les mêmes proportions (89 %) par les motocyclistes. Ces incivilités ne sont pas sans générer un climat de tension sur les routes, où il arrive à 60 % des motocyclistes et 46 % des cyclistes (57 % de ceux qui vivent dans une grande ville) d’injurier les autres.
Il est également probable que de nombreuses personnes privilégient désormais la marche à pied pour leurs déplacements. Cette recrudescence de piétons devrait conduire l’ensemble des usagers de la route à adopter de meilleurs comportements pour prévenir les risques d’accidents. En effet, 93 % des piétons déclarent qu’un automobiliste ne s’arrête pas toujours pour les laisser passer alors qu’ils sont déjà engagés sur un passage protégé et plus de 3 sur 4 (76 % et jusqu’à 88 % de ceux qui vivent dans une grande ville) ont déjà été frôlés par un vélo, une trottinette ou un hoverboard sur les trottoirs.
Cependant, les piétons eux-mêmes admettent prendre des risques lors de leurs déplacements puisqu’il arrive à 86 % d’entre eux de traverser en dehors de tout passage protégé, et à 7 sur 10 (71 % et jusqu’à 84 % de ceux qui habitent dans une grande ville) d’emprunter un passage piéton alors que le pictogramme est rouge.
La peur de l’autre est très répandue sur les routes françaises, où 96 % des usagers de la route ont déjà eu peur du comportement inconscient des autres. Ce sentiment est même éprouvé de façon fréquente par 42 % de ceux qui habitent dans une grande ville, 41 % des utilisateurs de trottinettes et/ou hoverboards et 38 % des automobilistes comme des cyclistes.
Ce diagnostic est peu surprenant dans un contexte où 17 % des conducteurs (et 25 % des conducteurs de moins de 35 ans) reconnaissent être « dans leur bulle » lorsqu’ils sont au volant, et faire moins attention aux autres. Une attitude qui pourrait se renforcer encore ces prochaines semaines chez ceux qui choisiront d’utiliser leur voiture pour se protéger du risque de contamination.
Une information très encourageante, toutefois, dans le contexte de diversification des pratiques de mobilité que devrait favoriser la reprise progressive des déplacements : les Français qui utilisent parfois d’autres moyens de locomotion que la voiture font preuve d’une plus grande empathie envers les autres usagers de la route.
Une source d’optimisme supplémentaire : les gestes de politesse procurent un sentiment de bien-être apprécié par les conducteurs français (et vraisemblablement bienvenu dans ce contexte anxiogène). Ainsi, la note moyenne de 7,7/10 est accordée pour évaluer le niveau de bien-être ressenti lorsqu’un autre usager fait preuve de civisme ou lorsque nous adoptons nous-même un comportement citoyen avec nos compatriotes. En voiture par exemple, les conducteurs accordent la note de 7,9/10 à la satisfaction ressentie lorsqu’un conducteur les laisse passer en faisant un signe de politesse mais aussi lorsque la situation est inversée et que les conducteurs reçoivent eux-mêmes un signe de remerciement pour avoir laissé passer une voiture. Il en va de même pour les piétons qui apprécient qu’un conducteur s’arrête en faisant un signe d’invitation à passer (7,9/10). Enfin, la note de 7,4/10 est accordée au sentiment de bien-être ressenti lorsqu’une personne s’excuse pour son erreur de conduite en faisant un signe de la main.
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