Baromètre de la conduite responsable 2023

23% des moins de 35 ans regardent des vidéos en conduisant

Smartphone, alcool, drogues : des jeunes conducteurs sous influence ? 

  • 19 % des hommes de moins de 35 ans conduisent en ayant consommé des drogues
  • 15 % des moins de 35 ans prennent le volant en état d'ébriété
  • 27 % des moins de 35 ans ne portent pas toujours leur ceinture de sécurité 

A la veille du long week-end de l’Ascension, au cours duquel les Français seront nombreux sur les routes, la Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats de son 13e Baromètre de la conduite responsable. Réalisée par Ipsos auprès de 12 400 personnes dans 11 pays européens, cette vaste enquête annuelle dresse un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant. Elle permet de suivre l’évolution des conduites à risque et des bonnes pratiques pour contribuer notamment à mieux orienter les messages de prévention.

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La Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats du 13e Baromètre de la conduite responsable

Les résultats font apparaître chez les jeunes de moins de 35 ans (1), en particulier les hommes, une sur-représentation des conduites à risque liées aux usages des smartphones (23 % regardent des films ou des vidéos en conduisant), à la consommation d’alcool ou de drogues et à la somnolence au volant. Autre phénomène inquiétant : près d’1 conducteur sur 3 de 16 à 24 ans se dispense du port de la ceinture de sécurité, alors même que cette règle est un incontournable du passage du permis de conduire.

 

Autre enseignement notable de ce Baromètre, la banalisation de l’usage du téléphone en Bluetooth : alors que plus d’1 conducteur sur 2 (55 %) téléphone de la sorte au volant, 67 % d’entre eux ne jugent pas cette pratique dangereuse et 15 % ont déjà eu, ou failli avoir, un accident en raison de son utilisation.

 

Cette édition 2023 fait aussi apparaître une désinhibition grandissante des conducteurs vis-à-vis du respect du code de la route et des autres usagers, dont les effets sont très perceptibles puisque 89 % des personnes interrogées disent avoir déjà eu peur du comportement agressif des autres conducteurs - un nivea­u record depuis la création du Baromètre.

 

(1) En 2021, 30,7 % des personnes tuées sur la route étaient des jeunes de 18 à 34 ans alors qu’ils représentent près de 20 % de la population française. Source : ONISR – La sécurité routière en France. Bilan de l’accidentalité de l’année 2021.

BAROMÈTRE DE LA CONDUITE RESPONSABLE 2023

Ipsos/Fondation VINCI Autoroutes

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

[Résultats européens en italique]

 

Les conversations téléphoniques et l’usage du smartphone au volant généralisés

  • 74 % des conducteurs français (-1 point) utilisent leur smartphone ou programment leur GPS au volant (76 % des Européens)
  • 62 % téléphonent au volant (+1, 66 %) dont 42 % régulièrement (42 %), soit +8 points vs 2018
    • Toutes les tranches d’âge sont concernées : 78 % des moins de 35 ans (77 %) et 50 % des 55 ans et plus (55 %) téléphonent au volant
    • L’utilisation du smartphone en voiture est très largement d’ordre privé : c’est le cas pour 86 % des conducteurs en général (82 %), et pour 69 % des cadres (69 %).
    • L’usage du Bluetooth est banalisé et sa dangerosité sous-estimée : 55 % (56 %) des conducteurs téléphonent avec un système Bluetooth. Parmi eux, 67 % (71 %) ne jugent pas cette pratique dangereuse alors même que 15% (18 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone.
    • 15 % des actifs qui conduisent participent à des réunions téléphoniques pour le travail lorsqu’ils sont au volant, (-1, 22 %). Parmi eux, 34 % ne jugent pas cette pratique dangereuse (40 %) alors que 59 % (44 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant.

 

 

Alcool, drogues, médicaments : des comportements moins isolés qu’il n’y paraît, et qui concernent particulièrement les jeunes hommes

  • 9 % des conducteurs français (+1, 7 %) -et même 20 % des hommes de moins de 35 ans- reconnaissent prendre le volant en état d'ébriété et 9 % (-1, 11 %) des conducteurs français déclarent avoir eu ou failli avoir un accident à cause de la consommation excessive d’alcool. Un chiffre qui atteint 27 % des hommes de moins de 35 ans (25 %).
  • 12 % (10 %) - et 26 % (20 %) des hommes de moins de 35 ans - conduisent en ayant consommé des médicaments susceptibles d’altérer leur vigilance.
  • 4 % (-1, 5 %) - et 19 % (17 %) des hommes de moins de 35 ans - conduisent en ayant fumé du cannabis ou consommé des drogues.

 

Somnolence : une conscience du risque principalement identifiée sur autoroute et des mesures de prévention encore insuffisamment adoptées 

  • 8 % (7 %) des conducteurs français identifient la somnolence comme l’une des principales causes d’accidents mortels sur les routes en général et 37 % (-3, 20 %) sur autoroute.
    • 29 % (-3, 26 %) ont déjà eu l’impression de s’assoupir quelques secondes au volant.
    • Plus d’1 conducteur sur 8 (13 %, 15 %) a déjà eu ou failli avoir un accident lié à la somnolence.
    • 2h56 (+1 minute, 3h12, -2 minutes) c’est le temps moyen avant l’arrêt lors d’un long trajet, soit une durée de conduite bien au-delà des 2 heures recommandées.

 

Incivilités au volant : les conducteurs eux-mêmes victimes de leur désinhibition

  • 68 % admettent injurier d’autres conducteurs (+3 en 2 ans, 52 %).
  • 59  % klaxonnent de façon intempestive les conducteurs qui les énervent (+6% en 2 ans, 50 %).
  • 18  % descendent de leur véhicule pour s’expliquer avec d’autres conducteurs (-2 en 2 ans, 22 %).
  • 89 % des conducteurs français ont déjà eu peur du comportement agressif des autres conducteurs (+1, 84 %). C’est le niveau le plus haut depuis la création du Baromètre.

 

Non-respect du code de la route : sous couvert de négligence, des infractions caractérisées

  • 13 % (+1, 22 %) des conducteurs déclarent qu’il leur arrive de ne pas attacher leur ceinture.
    • 27 % des moins de 35 ans (30 %) et même 31% des jeunes de 16 à 24 ans (32 %).
  • Près de 9 sur 10 (89 %) 84 %), dépassent de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse (84 %).
  • 16 % (-1, 18 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison d’une vitesse excessive ou inadaptée.

 

Sécurité des intervenants sur autoroute : la connaissance de la règle du corridor de sécurité progresse mais son application n’est pas systématique

  • 67  % des conducteurs français n’appliquent pas systématiquement la règle du corridor de sécurité (-6 points depuis 2020), et même 18 % ne connaissent pas cette règle (-9 points).

  • 54 % oublient de ralentir à proximité d’une zone de travaux (-3, 51 %).

 

 

 

Les conducteurs ont beau être conscients des dangers du smartphone au volant, du manque de sommeil ou de la consommation d’alcool ou de drogues, ils ont de plus en plus de difficultés à accepter les contraintes inhérentes à la conduite d’un véhicule.


Les jeunes en particulier cherchent le compromis entre les sollicitations de la vie sociale et la conduite sûre, quitte à prendre des risques. 

Bernadette Moreau

Déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes

ZOOM JEUNES CONDUCTEURS

Hyperconnexion, addictions, manque de sommeil, autant de facteurs qui exposent particulièrement les jeunes aux risques d’accidents sur la route

 

Alors qu’ils sont pour la plupart des conducteurs novices et parfois encore soumis à un permis probatoire, les jeunes de moins de 35 ans sont nombreux à s’autoriser consciemment ou inconsciemment des libertés vis-à-vis du code de la route. Comme le souligne David Le Breton, le code de la route est « vécu [par le jeune] comme une gêne intolérable le dépossédant de son évaluation propre des circonstances, il est alors l’objet d’une permanente réinterprétation ».

 

Premier signe de ce désir de s’affranchir des règles : le non-port de la ceinture de sécurité atteint 27% des moins de 35 ans (30 %), 31 % des 16-24 ans (32 %) et même 41 % des hommes de cette tranche d’âge (41 %), alors même que le respect de cette règle doit être totalement intégré pour le passage du permis de conduire.

 

Autre marqueur de la volonté d’autoévaluer le risque encouru : la consommation d’alcool, de drogues et de médicaments qui atteint des niveaux nettement plus élevés chez les plus jeunes, notamment les hommes.

 

 

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Ainsi parmi les hommes de moins de 35 ans : 

  • 20 % (28 % des 16 à 24 ans) reconnaissent qu’il leur arrive de prendre le volant en état d'ébriété - vs 9 % de l’ensemble des conducteurs (17 % - 21 % des 16 à 24 ans – vs 7 % de l’ensemble des conducteurs) ;
  • 27 % déclarent avoir déjà eu ou failli avoir un accident à cause de la consommation excessive d’alcool (25 %) ;
  • 26 % conduisent en ayant consommé des médicaments susceptibles d’altérer leur vigilance - vs  12 % (20 % vs 10 %) ;
  • 19 % (21 % des 16 à 24 ans) conduisent en ayant fumé du cannabis ou consommé des drogues - vs 4 % de l’ensemble des conducteurs (17 % - 21 % des 16 à 24 ans – vs 5 %).

 

Nouvelle illustration des analyses de Jocelyn Lachance, maître de conférences en sociologie, les jeunes peinent à se détourner de leur « compagnon numérique de la route » lorsqu’ils conduisent, le risque de la déconnexion primant bien souvent à leurs yeux sur le risque de la déconcentration qu’ils ont d’ailleurs tendance à largement sous-estimer.

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Ainsi parmi les hommes de moins de 35 ans : 

  • 70 % téléphonent au volant avec un système Bluetooth (66 %) et parmi eux, 61 % jugent que ce n’est pas dangereux (67 %) ;
  • 54 % envoient ou lisent des SMS ou des mails (43 %, 49 % des 16 à 24 ans, 44 %) alors même que 80 % d’entre eux jugent cela dangereux (77 %) ;
  • 23 % regardent des films ou des vidéos en conduisant (23 %, 36 % des hommes de 16 à 24 ans, 38 %) mais parmi eux, 74 % jugent que cette pratique est dangereuse (71 %).

 

24 %, soit près d’1 sur 4, a déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant (23 %).

 

Par ailleurs, 57 % des jeunes de 16 à 24 ans continuent de conduire même quand ils se sentent très fatigués (54 %). Pourtant, cette tranche d’âge est particulièrement exposée à une dette de sommeil chronique(1), qui se manifeste du reste dans les résultats puisque 42 % (35 %) ont déjà eu l’impression de s’être assoupis en conduisant soit 13 points de plus que l’ensemble des conducteurs (9 points de plus).

29 % (26 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident à cause d’un épisode de somnolence - vs 13 % de l’ensemble des conducteurs (15 %).

 

En revanche, les jeunes ne se démarquent pas de l’ensemble des conducteurs en matière d’excès de vitesse et d’incivilités. Ils ont toutefois un peu moins tendance à l’autosatisfaction que leurs ainés.

 

(1) Etude sur le sommeil des adolescents publiée par la Fondation VINCI Autoroutes en février 2023 : « Rythmes circadiens, rites et sommeil à l’adolescence et perception des risques : une approche familiale ».

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RÉSULTATS DETAILLÉS

[Résultats français en gras / Résultats européens en italique]

Les conversations téléphoniques et l’usage du smartphone au volant quasi généralisés

 

40 % des Français (-4 ; 51 % des Européens) placent l’inattention parmi les principales causes d’accidents mortels sur les routes en général, en 3e position derrière la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants et la vitesse excessive (1ère position).

 

Pour autant, 83 % des conducteurs admettent qu’il leur arrive de quitter la route du regard pendant plus de 2 secondes (81 %), soit l’équivalent, à 130 km/h, d’au minimum 72 mètres parcourus « à l’aveugle ».

 

Ce manque d’attention est très largement lié à l’utilisation du smartphone au volant dans toutes ses fonctionnalités : conversations téléphoniques, messages, mails, applications, GPS, etc.

  • 74 % des Français utilisent leur smartphone ou programment leur GPS au volant (76 %).
  • 62 % déclarent téléphoner au volant (dont 42 % régulièrement), (+1 en un an et +8 par rapport à 2018 ; 66 % -dont 42 % régulièrement-, +5 par rapport à 2018).
    • Toutes les tranches d’âge sont concernées : 78 % des moins de 35 ans (77 %) et 50 % des plus de 55 ans (55 %) téléphonent au volant
    • L’utilisation du smartphone en voiture est très largement d’ordre privé : c’est le cas pour 86 % des conducteurs en général (82 %), et pour 69 % des cadres(1) (69 %).

 

(1) Cadres de direction, gérants, professions intellectuelles

Parmi ceux qui téléphonent au volant : 

  • 55 % le font avec un système Bluetooth, soit +11 points par rapport à 2018 (56 %, +11 par rapport à 2018) et parmi eux :
  • 67 % ne jugent pas cette pratique dangereuse, alors qu’elle est aussi impactante sur l’attention que les autres modes de conversation(1) (71 %) ;

15 % de ceux qui téléphonent en Bluetooth ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone (18 %).

  • 18 % le font avec une oreillette, un casque ou des écouteurs (33 %) parmi lesquels 48 % ne jugent pas ce comportement dangereux (57 %) ;
  • 20 % le font avec le smartphone tenu en main (25 %) parmi lesquels 25 % ne jugent pas ce mode de conversation dangereux (26 %).

10 % des conducteurs ont déjà eu, ou failli avoir, un accident à cause de l’utilisation du téléphone au volant (13 %).

 

(1) Étude sur les effets des conversations téléphoniques sur les capacités d’attention et de perception des conducteurs (2014), Centre d’investigations neurocognitives et neurophysiologiques de l’Université de Strasbourg (Ci2N) pour la Fondation VINCI Autoroutes.

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Parmi ceux qui téléphonent au volant : 

  • 49 % paramètrent leur GPS en conduisant +1 en un an et +11 par rapport à 2018 ; 47 %, +6 par rapport à 2018) et parmi eux, 76 % jugent cette pratique dangereuse (68 %) ;
  • 30 % envoient et/ou lisent des SMS ou des mails (-1 en un an et +4 par rapport à 2018 ; 25 %) et parmi eux, 85 % jugent cette pratique dangereuse (80 %) ;
  • 30 % signalent aux autres conducteurs des événements via une application (+2 en un an et +9 par rapport à 2018 ; 24 %, +8 par rapport à 2028) ; parmi eux, 51 % jugent cette pratique dangereuse (57 %) ;
  • 15 % des actifs qui conduisent participent à des réunions téléphoniques pour le travail lorsqu’ils sont au volant (-1, 22 %). Parmi eux, 34 % ne jugent pas cette pratique dangereuse (40 %) alors que 59 % (44 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant ;
  • 8 % regardent même des films ou des vidéos sur smartphone ou tablette (10 %), et parmi eux seulement 75 % jugent cette pratique dangereuse (71 %).

 

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Alcool, drogues, médicaments : des comportements moins isolés qu’il n’y paraît, et qui concernent particulièrement les jeunes hommes

La conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants est identifiée parmi les principales causes d’accidents mortels par 69 % des Français sur les routes en général (+5 ; 49 % des Européens) et 37% sur les autoroutes (+5 ; 28 %), soit une hausse de 5 points en un an.

  • 9 % des conducteurs français (+1, 7 %) – et même 20 % des hommes de moins de 35 ans - reconnaissent prendre le volant en état d'ébriété.
    • 9 % (-1, 11 %) des conducteurs déclarent avoir déjà eu ou failli avoir un accident à cause de la consommation excessive d’alcool. Un chiffre qui atteint 27% des hommes de moins de 35 ans (25 %).
  • 12 % (10 %) des conducteurs et -26 % (20 %) des hommes de moins de 35 ans- conduisent en ayant consommé des médicaments susceptibles d’altérer leur vigilance.
  • 4 % (-1, 5 %) des conducteurs français -et 19 % (17 %) des hommes de moins de 35 ans- conduisent en ayant fumé du cannabis ou consommé des drogues.

Somnolence : une conscience du risque principalement identifiée sur autoroute et des mesures de prévention encore insuffisamment adoptées

37 % des conducteurs français (-3) identifient la somnolence comme l’une des principales causes d’accidents mortels sur autoroute. Bien que la somnolence soit moins souvent citée par les Français depuis 10 ans (-21 points par rapport à 2014), leur conscience de ce risque demeure nettement supérieure à celle de leurs homologues européens (20 %). En revanche, elle est nettement moins évoquée pour les routes en général, en France (8 %) comme dans l’ensemble de l’Europe (7 %).

  • 65 % reconnaissent des absences ou des épisodes de vagabondage de l’esprit (« mind wandering ») lorsqu’ils conduisent, soit 12 points de plus que la moyenne européenne (53 %).
  • 29 % (-3, 26 %) ont eu l’impression de s’assoupir quelques secondes au volant.
  • 13 %, soit plus d’un conducteur sur 8 (15 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident lié à la somnolence.
  • 25 % ont déjà empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou le bas-côté de la route à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement (-3 ; 20 %).

 

Pourtant, 44 % des conducteurs français continuent à conduire alors qu’ils se sentent très fatigués, parce qu’ils y sont contraints (-2 ; 41 %).

 

Pour les longs trajets, certaines pratiques à l’origine de la somnolence au volant régressent légèrement, mais restent encore très répandues :

  • 83 % des conducteurs français se couchent plus tard ou se lèvent plus tôt que d’habitude avant un long trajet (+1 en un an ; 81 % des Européens) ;
  • 67 % finissent leurs préparatifs tard dans la soirée avant le départ (-1 ; 76 %) ;
  • 67 % partent de nuit (-1 ; 66 %).

 

La part des conducteurs qui ne font pas une pause après 2 heures de conduite est en augmentation : 55 %, soit plus d’1 conducteur sur 2, (+2 ; 61 %) et le temps moyen de conduite avant de s’arrêter lors d’un long trajet atteint 2h56 (+1 minute, 3h12, -2 minutes), bien au-delà des 2 heures recommandées.

 

Quelques réflexes très efficaces pour prévenir la somnolence sont heureusement en augmentation :

  • 86 % des conducteurs français programment leurs horaires de départ en fonction des heures pendant lesquelles ils se savent moins fatigués (+4 ; 85 % des conducteurs européens) ;
  • 81 % décalent le moment de leur départ lorsqu’ils sont fatigués (+4 ; 77 %) ;
  • 72 % changent de conducteur au cours du trajet (-1 ; 71 %) quand cela est possible ;
  • 66 % s’arrêtent au cours du trajet pour faire une sieste (+1 ; 60 %) - pratique la plus efficace pour prévenir le risque d’endormissement au volant. A noter une particularité qui se confirme année après année : ce sont les conducteurs belges qui ont le mieux intégré le principe de la sieste dans la gestion de leur long trajet (78 % d’entre eux la pratiquent, soit 18 points de plus que la moyenne européenne).
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Incivilités au volant : les conducteurs eux-mêmes victimes de leur désinhibition

L’autoévaluation complaisante des conducteurs conserve son niveau très élevé des années antérieures… de même que les incivilités.

 

Les conducteurs français sont convaincus d’être exemplaires au volant : 97 % citent au moins un adjectif positif pour décrire leur propre attitude sur la route (96 %) : ils se considèrent, en grande majorité, comme vigilants (74 % ; 74 %) et calmes (49 % ; -5 ; 57 %), et sont même nombreux à se juger courtois (29 % ; 28 %). Tout juste certains concèdent-ils être stressés (15 %, +1 ; 11 %). Mais ils ne se voient quasiment jamais agressifs (3 % ; 3 %), dangereux (1 %, -1; 2 %) ou irresponsables (1 % ; 1 %).

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Pour eux, les mauvais conducteurs sont naturellement… les autres ! En effet, 85 % des conducteurs citent au moins un adjectif négatif pour décrire le comportement des autres, (-1 ; 78 %) qui sont vus comme irresponsables (41 % ; -2 ; 41 %), dangereux (39 % ; -1 ; 26 %), agressifs (32% ; -2 ; 28 %) et stressés (31 % ; -1 ; 34 %). Protégés par l’habitacle de la voiture, certains conducteurs ont le sentiment d’agir de façon différente.

 

Ainsi, 19 % d’entre eux (-2 ; 15 %) admettent ne plus être vraiment la même personne lorsqu’ils sont au volant, et s’estiment plus nerveux, impulsifs ou agressifs que dans la vie quotidienne. 15 % d’entre eux ont le sentiment d’être « comme dans une bulle » et de faire moins attention aux autres (-5 ; 19 %). Plus d’1 conducteur sur 10 (13 % ; 16 %) va même jusqu’à penser que, sur la route, « c’est chacun pour soi ».

 

 

De fait, malgré leurs dénégations, les conducteurs sont bien une majorité à faire preuve d’agressivité au volant :

  • 68 % reconnaissent injurier les autres conducteurs (+3 ; 52 %) ;
  • 59 % klaxonnent de façon intempestive des conducteurs qui les énervent (+4 ; 50 %) ;
  • 35 % collent délibérément les véhicules des conducteurs qui les énervent (+1 ; 32 %) ;
  • 29 % doublent à droite sur l’autoroute (+2 ; 35 %) ;
  • 18 % descendent de leur véhicule pour s’expliquer avec un autre conducteur (-2 ; 22 %).

89 % des conducteurs disent craindre l’agressivité des autres au volant, ce qui correspond à un niveau record en 10 ans (84 %).

Non-respect du code de la route : sous couvert de négligence, des infractions caractérisées

  • Près de 9 conducteurs français sur 10 (89 %) dépassent de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse (84 %).
    • 16 % (-1, 18 %) ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison d’une vitesse excessive ou inadaptée
  • 68 % ne respectent pas les distances de sécurité (57 %).
  • 58 % oublient de mettre leur clignotant pour doubler ou changer de direction (+1 ; 52 %).
  • 49 % roulent sur la voie du milieu sur autoroute alors que la voie de droite est libre (52 %).
  • 13 % (+1, 22 %) des conducteurs déclarent qu’il leur arrive de ne pas attacher leur ceinture – 27 % des moins de 35 ans (30 %) et 31 % 16 à 24 ans (32 %).

 

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Alors qu’en 2022, plus de deux fourgons d’intervention ont été percutés en moyenne chaque semaine sur le réseau autoroutier concédé, la prise de conscience de ce risque encouru par les patrouilleurs et l’ensemble des intervenants sur autoroute, ainsi que le respect des règles du code de la route contribuant à leur sécurité, sont essentielles.

 

 

  • 67 % des conducteurs français n’appliquent pas systématiquement la règle du corridor de sécurité (- 6  points depuis 2020), et même 18 % ne connaissent pas cette règle (- 9 points).
  • 54 % oublient de ralentir à proximité d’une zone de travaux
    (-3, 51 %).

Des résultats pas encore satisfaisants, mais encourageants. Les nombreuses campagnes de sensibilisation semblent montrer une certaine efficacité :

  • 37 % des conducteurs ont déjà aperçu un ou des fourgons exposé(s) au bord de l'autoroute. Parmi eux, 26 % y pensent lorsqu'ils voient des agents en intervention sur la route ou l'autoroute. 

 

 

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Véhicule électrique : au-delà des gains énergétiques, des bénéfices en matière de sécurité

  • En 2023, 21 % des conducteurs français déclarent avoir déjà conduit un véhicule électrique (21 %) et 6 % en être eux-mêmes propriétaires (6 %).

Pour un certain nombre de conducteurs, et plus particulièrement les propriétaires de ces véhicules, le passage du thermique à l’électrique leur a fait adopter une conduite plus sûre et plus apaisée.

 

  • 43 % (+2, 38 %) ont une conduite plus économe et souple ; (54 % des propriétaires, 54 %).
  • 42 % (37 %) sont plus attentifs aux usagers de la route et notamment aux piétons et cyclistes (48 % des propriétaires, 54 %).
  • 33 % (+3, 28 %) font davantage de pauses - le temps de recharger la voiture (38 % des propriétaires, 41 %) .
  • 26 % (23 %) font des pauses plus longues (31 % des propriétaires, 36 %).

Méthodologie de l’enquête

Pour réaliser le Baromètre de la conduite responsable, Ipsos a interrogé du 5 au 31 mars 2022, par Internet, 12 400 personnes âgées de 16 ans et plus, dont 2 400 Français et 1 000 personnes minimum dans chacun des 10 autres pays sondés (Allemagne, Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède).
La représentativité de chaque échantillon est assurée par la méthode des quotas.

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