Heurts de véhicule d’intervention sur autoroute : « Quand allez-vous percuter ? »

Chaque étape sera l’occasion pour les visiteurs de découvrir cette installation-choc et permettra aussi aux agents routiers d’aller à leur rencontre pour les sensibiliser et leur rappeler la règle du « corridor de sécurité ». Intégrée au code de la route depuis 2018, celle-ci n’est pas appliquée systématiquement par 2 conducteurs français sur 3 (67%)[1]. Elle doit pourtant impérativement être respectée à l’approche d’un véhicule en intervention (fourgon de patrouille, camion de dépannage, véhicule des forces de l’ordre…) pour ne pas mettre en danger la vie des intervenants, tout comme celle des conducteurs et de leurs passagers.

Le mot d’ordre « Quand allez-vous percuter ? » sera également relayé à travers une campagne d’affichage sur les aires, ainsi que sur les réseaux sociaux, via les comptes de VINCI Autoroutes et de la Fondation VINCI Autoroutes, qui alerteront sur l’ensemble des comportements à risque et prodigueront des conseils concrets pour s’en prémunir.  

 

[1] 12ème édition du Baromètre de la conduite responsable publié en mai dernier par la Fondation VINCI Autoroutes

Patrouilleurs, agents autoroutiers, dépanneurs, gendarmes… tous interviennent régulièrement sur le réseau autoroutier auprès de conducteurs en difficulté, pour leur porter assistance. Au-delà de la protection directe des voyageurs, ces « anges gardiens de l’autoroute » œuvrent au quotidien, 24h/24 et 7j/7, pour prévenir les accidents : surveillance et entretien du domaine autoroutier, ramassage des objets sur les voies, protection en cas de congestion…, ils sont un maillon essentiel de la sécurité de tous et contribuent activement à faire de l’autoroute un réseau 5 fois plus sûr que toute autre infrastructure routière. 

Or, leur sécurité est toujours trop souvent mise en péril ! Cette année encore, c’est un fourgon par semaine en moyenne qui est ainsi percuté au cours d’une intervention sur le réseau VINCI Autoroutes, le plus souvent sur une section offrant de bonnes conditions de visibilité, et alors même que les dispositifs de signalisation sont activés (gyrophares, flèches lumineuses sur le toit…). Formés et entrainés, les agents autoroutiers interviennent dans le cadre de procédures strictes, éprouvées, et maintes fois répétées. Le seul paramètre qu’ils ne maîtrisent pas est le comportement des autres conducteurs. Or, dans plus de trois accidents sur cinq touchant le personnel en intervention, l’inattention et la somnolence des conducteurs est en cause[1], ce qui rend de fait impossible le respect du corridor de sécurité, établi pour assurer aux agents une zone d’intervention sécurisée.

 

Depuis le début de l’année 2022, quatre agents ont ainsi trouvé la mort sur le réseau routier et autoroutier français dans le cadre d’une intervention, dont un patrouilleur VINCI Autoroutes, le 5 avril dernier, qui portait assistance à un poids-lourd en panne, arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence.

 

[1] Bilan sécurité du personnel en intervention sur autoroutes concédées 2020 - ASFA

Depuis le 1er janvier 2022, 4 agents ont perdu la vie dans l’exercice de leur mission sur le réseau routier et autoroutier français. En moyenne, plus de deux véhicules d’intervention sont heurtés chaque semaine sur le réseau autoroutier concédé[1]. Dans 3 cas sur 5, ces accidents ont pour origine la somnolence ou l’inattention du conducteur impliqué, deux facteurs malheureusement encore trop souvent admis par les conducteurs français, comme le soulignent le Baromètre de la conduite responsable réalisé depuis plus de 10 ans par la Fondation VINCI Autoroutes.

Les chiffres de la dernière édition de ce baromètre, publiée en mai dernier[2], sont sans appel sur ce point et montrent clairement un manque de vigilance au volant, qu’il soit conscient ou inconscient :

• 84% des conducteurs français admettent qu’il leur arrive de quitter la route du regard plus de 2 secondes, ce qui, à 130 km/h, équivaut à une distance parcourue « à l’aveugle » de 72 mètres au minimum ;
• 74% reconnaissent utiliser leur smartphone au volant, tous usages confondus ;
• 71% des conducteurs français ne respectent pas les distances de sécurité - condition pourtant indispensable pour préserver une bonne visibilité et se laisser le temps de réagir en cas d’événement sur la route ;
• 57% oublient de ralentir à l’approche d’une zone de travaux ;
• 28%, soit plus d’1 conducteur sur 4, reconnaissent avoir déjà empiété sur la bande d’arrêt d’urgence ou sur le bas-côté de la route à cause d’un moment d’inattention ou d’assoupissement.

A ces comportements dangereux s’ajoute le non-respect de la règle du corridor de sécurité, malgré son inscription au Code de la route depuis septembre 2018. Sur ce point, si l’on constate une très légère amélioration de la connaissance de la règle – ils sont désormais 80% des conducteurs français à la connaître - 67% d’entre eux disent toutefois ne pas l’appliquer systématiquement. Ces chiffres traduisent l’insuffisante perception, par ces derniers, du danger qu’ils représentent pour les personnels intervenant sur les voies.

 

[1] Bilan sécurité du personnel en intervention 2020 - ASFA

[2] L’ensemble des résultats du Baromètre français de la conduite responsable est disponible sur le site de la Fondation

Afin de renforcer la lutte contre les heurts de fourgon, le ministère des Transports a publié, le 5 avril 2022, un arrêté relatif à « l’expérimentation d’une signalisation routière d’information relative à la règle du corridor de sécurité à appliquer en cas de présence d’un véhicule immobilisé ou circulant à faible allure sur la bande d’arrêt d’urgence en faisant l’usage de ses feux de détresse ou de ses feux spéciaux ».  

Cette expérimentation porte sur le déploiement, le long des axes autoroutiers, d’un ensemble de 3 panneaux indissociables, espacés de 300 mètres, décrivant successivement les trois étapes nécessaires au bon respect de la règle du corridor de sécurité.